Consultant pour l’Analyse de l’économie des ménages_CST_Antananarivo
Le PAM célèbre et embrasse la diversité. II s’engage à respecter le principe de l’égalité des chances en matière d’emploi pour tous ses employés et encourage les candidats qualifiés à postuler sans considération de la race, de la couleur, de l’origine nationale, de l’origine ethnique ou sociale, des informations génétiques, du sexe, de l’identité et/ou de l’expression de genre, de l’orientation sexuelle, de la religion ou des convictions, du statut VIH ou d'un handicap.
Titre: Consultant pour l'analyse de l'économie des ménages (Household Economy Analysis – HEA)
Durée: 60 jours ouvrable
Type de contrat et grade: Consultance – CST II
Unité: RAM
Lieu d'affectation: Antananarivo/ Madagascar
Un roster de candidats qualifiés pourrait être mis en place à la suite de ce processus de recrutement pour pourvoir à des postes éventuels de même profil de grade égal ou inférieur.
A PROPOS DU PAM
Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) est la plus grande agence humanitaire qui lutte contre la faim dans le monde. La mission du PAM est d'aider le monde à atteindre l’objectif Faim Zéro d’ici 2030. Chaque jour, le PAM travaille pour s'assurer que les populations les plus vulnérables, en particulier les femmes et les enfants, puissent avoir accès aux aliments nutritifs dont ils ont besoin pour mener une vie productive et saine.
APPROCHE ET CONTEXTE GENERAL
L’Analyse de l’Économie des Ménages (AEM), ou Household Economy Analysis (HEA) en anglais, constitue un cadre analytique permettant de générer des données de référence sur la sécurité alimentaire tout en identifiant les risques clés pour les divers groupes socio-économiques au sein de la population. Cette approche prédictive offre un aperçu de l'impact potentiel de différentes crises sur l'accès des ménages à la nourriture et à leurs sources de revenus.
L'approche HEA évalue non seulement l’accès des ménages à la nourriture par la production et l'achat, mais elle mesure aussi leur capacité d'adaptation face aux changements survenant dans leur environnement. En conséquence, elle permet d'établir des profils détaillés de vulnérabilité.
L'HEA fait appel à une diversité de sources d'informations, incluant des données de recensement, de performance agricole, et plus encore. Elle s’avère une méthode efficace pour utiliser des informations provenant à la fois de sources primaires et secondaires. L’HEA fournit des données pour une situation « normale » ou une année de référence, ce qui aide à :
i. Identifier des indicateurs clés ;
ii. Prédire l'impact d'un choc sur les moyens de subsistance ;
iii. Comprendre les stratégies d'adaptation des ménages ; et
iv. Identifier les réponses appropriées (ciblage et modalités).
Sur la base de ces informations de référence, il est possible de prédire ou de modéliser (outcome analysis) les impacts potentiels d'un choc sur les moyens de subsistance des ménages. Ceci rend l'HEA précieuse pour la mise en place d'un système d'alerte précoce.
De plus, elle permet d'identifier les actions prioritaires pour le développement dans les zones où des profils de référence ont déjà été établis, orientant ainsi les partenaires du développement.
DESCRIPTIF DES ZONES DE MOYENS D'EXISTENCE
Les régions du Grand Sud et du Grand Sud-Est sont régulièrement confrontées aux effets dévastateurs du changement climatique. Au cours des deux dernières années, les moyens de subsistance dans le Grand Sud-Est ont été durement touchés par les vents violents et les pluies torrentielles accompagnant les tempêtes tropicales consécutives. De son côté, le Grand Sud souffre de sécheresses récurrentes, perturbant la production agricole et l'alimentation du bétail.
Cette vulnérabilité croissante souligne la nécessité de mettre à jour les données de référence, d'effectuer une analyse approfondie de l'économie des ménages (HEA) et de prévoir et simuler les situations de crise. Il est essentiel de disposer d'informations précises sur les modes de vie des ménages et leurs moyens de subsistance pour mieux orienter les aspects de la programmation tels que le ciblage, la détermination des écarts alimentaires et la fixation des montants des transferts monétaires.
De telles mesures permettraient non seulement d'atténuer l'impact des crises actuelles, mais aussi d'anticiper et de préparer efficacement les réponses à des crises futures, tout en améliorant la résilience des ménages face aux défis environnementaux persistants.
A noter que les activités concernent surtout l’appui à la mise à jour des baselines MG18, MG23, MG24 et MG26.
MG18 : PRODUITS FORESTIERS, BANANES. Située au centre-est du Pays, la zone est caractérisée par de hautes terres et des falaises. Elle est traversée par plusieurs fleuves. La végétation est constituée par une forêt naturelle et une savane. La zone regorge de ressources minières (corindon, or), des produits halieutiques (anguille, écrevisse) et de produits forestiers (miel, bois de chauffe, bois de service, plantes médicinales, etc.). Le sol est de type latéritique et argileux. La pluviométrie annuelle varie entre 1000 et 2000 mm, avec une saison de pluies se situant surtout entre novembre à mai. Bien que les conditions climatiques soient favorables à une agriculture intensive, la petitesse de terres exploitables et l’état d’enclavement en limitent les possibilités. L’agriculture, de type pluvial et irrigué, est composée de cultures vivrières (riz, manioc, patate douce), de café et de fruitiers (banane, jaquier, letchis, pomme cannelle). Le riz est produit principalement dans les bas-fonds où la traction animale est possible pour les nantis, alors que les autres cultures pluviales se font sur les pentes. La topographie limite l’étendue des cultures pluviales. Les ménages pauvres pratiquent des activités agricoles génératrices de revenu telles que la cueillette du miel et l’aviculture. Ils vendent aussi leur force de travail comme main d’œuvre locale, en particulier aux ménages riches qui en ont besoin pour l’exploitation forestière. Il se fait de l’exploitation d’or dans la zone, mais la production se fait de façon industrielle ne demandant que de main d’œuvre qualifié
MG23 : PLATEAU MAHAFALY : MANIOC. Cette zone du Sud du pays est une zone de plateaux de basse altitude (100 à 300 m). Exception faite de la forêt dense sèche de l’ouest, la zone est formée d’une végétation de fourrés zérophiles et d’euphorbiacées ainsi que de savanes arbustives et herbeuses. Les sols sont en majorité calcimorphes et peu fertiles. Avec une pluviométrie de seulement 300 à 400 mm/an, elle est la plus aride du pays. Elle possède trois saisons : une saison chaude et humide (janvier à avril), une saison fraîche et sèche (mai à août) et une saison chaude et sèche (septembre à décembre). La température oscille entre environ 20 à 35°C. Avec ces conditions naturelles difficiles, la densité de population est faible (environ 7 à 10 habitants au km²). Cependant, la taille des exploitations agricoles est aussi faible, en raison de la rareté de bons sols et des difficultés d’accès à l’eau. L’élevage, plus important que l’agriculture, est dominé par le petit élevage de chèvres, et, dans une moindre mesure, de moutons. L’élevage des bovidés est important aussi, mais il se pratique moins pour des raisons économiques que pour des fins rituelles, vu la forte croyance en la divinité des morts. Lors d’un décès, surtout d’un membre respecté de la famille ou de la communauté, un grand nombre de bovidés est abattu et la viande distribuée gratuitement en son honneur. La population a commencé, timidement, à vendre des zébus pendant les périodes difficiles, ce qui leur permet d’acheter des animaux plus jeunes et d’utiliser l’argent restant pour acheter de la nourriture. Les principales cultures de la zone sont le manioc et les légumineuses.
MG24 : EXTREME SUD : MANIOC, MAÏS, ELEVAGE. Cette zone se trouve dans la partie la plus méridionale du pays et comprend la majeure partie de la région d'Androy. Elle est connue comme la région la plus sèche du pays, avec une moyenne de précipitations de seulement 300 mm/an dans le sud, bien que les précipitations puissent atteindre jusqu'à 800 mm/an dans le nord. La saison des pluies dure de novembre à février, avec les principales précipitations lors des deux derniers mois. Les températures moyennes de la zone varient de 22°C à 35°C. Avec 5-15 personnes/km2, la densité de population est relativement faible, comparée à celle des autres zones du pays. La partie nord de la zone, un peu plus humide, a des sols plus latéritiques et cristallins (similaires à ceux de la zone 23), des conditions plus productives pour le manioc et les patates douces de base que dans le sud plus sec. Une fois que les stocks locaux de manioc sont épuisés, de février à mai, le manioc est acheminé vers les marchés du sud de la zone depuis le district de Bekily dans les zones MG22 et MG25, et depuis le district de Betroka dans la zone MG22. Le maïs est également une culture de base ici, mais il a lutté contre le stress hydrique au cours des cinq ou six dernières années. Il est le plus réussi dans les basses terres sédimentaires dans la partie sud de la zone.
MG26 : Cette zone est plus basse que la zone MG22 environnante, mais présente une topographie variée de plaines, de vallées fluviales, de collines et de quelques endroits de plus haute élévation. La principale rivière, la Mandrare, est rejointe vers le sud par d'autres rivières venant principalement de l'ouest. La zone a une population relativement clairsemée qui cultive principalement des sols à base d'argile/limon modérément fertiles à proximité des rivières – qui influencent donc fortement l'emplacement des villages. La pression sur les terres productives est donc élevée, et les zones cultivées, notamment par les agriculteurs les plus pauvres, sont relativement petites. Les précipitations sont de 350-500 mm par an et tombent entre octobre et mai, mais avec les pluies majeures entre novembre et mars. La végétation naturelle se compose de savanes buissonnantes et de forêts sèches où l'on peut collecter du bois, du gibier, des aliments sauvages et du miel. Il existe également d'importantes ressources minérales dans certaines régions sous forme de mica et de pierres précieuses, notamment dans les communes d'Ebelo et de Tranomaro. Bien que la zone ait été libérée de l'insécurité civile grave qui avait causé sa fermeture aux voyages normaux avant 2013, il y avait encore des banditismes/localisés des vols de bétail significatifs en 2017.
Haut du formulaire
Pour l’outcome analysis, les MG suivants sont concernés : MG18, MG22, MG23, MG24, MG25, et MG 26. Aussi une mise a jour du LIAS est attendue pour les zones ayant des nouvelles données.
A noter que la réalisation d’enquêtes de références (baselines) se fera en consultation avec les acteurs du département Ressources Humaines (RH) et Sécurité Alimentaire et Moyens d’Existence (SAME) du MVAC/PAM de Madagascar.
OBJECTIF DE LA CONSULTANCE
Le rôle principal du consultant consistera à intégrer les nouvelles données dans le LIAS (Système Intégré d'Analyse des Moyens de Subsistance) tout en garantissant que les références de base respectent les critères de qualité minimale de l'HEA (Analyse de l'Économie des Ménages). Par ailleurs, le consultant assumera la responsabilité de la rédaction et la qualité des données de référence de base. Ces données seront utilisées pour l’outcome analysis des zones MG18, MG22, MG23, MG24, MG25, et MG 26.
METHODOLOGIE
Les suggestions concernant la mise en œuvre des enquêtes HEA (telles que le calendrier et les ressources humaines nécessaires pour la mission) devraient être initialement formulées par le MVAC/PAM responsable de l'enquête lors de la réponse à l'appel d'offre.
Cependant, une fois le consultant recruté, il lui sera demandé d'apporter les ajustements nécessaires en fonction des conditions et des exigences spécifiques sur le terrain.
La réalisation de chaque étude devra strictement respecter les différentes phases de l'analyse HEA, qui sont les suivantes :
- Sélection des sites en coordination avec les autorités locales ;
- Segmentation de la population en différentes classes socio-économiques ;
- Analyse de l'accès de base à la nourriture et aux revenus ;
- Analyse des risques et des chocs potentiels ;
- Étude des circuits de commercialisation dans la zone ;
- Analyse de la flexibilité et de la réaction des populations face à ces chocs ;
- Présentation des résultats préliminaires pour discussion et validation ;
- Rédaction du rapport d'étude, tant dans sa version provisoire que définitive.
Chaque étape est essentielle pour garantir une analyse complète et précise de l'économie des ménages dans la zone d'étude.
Outils de collecte de données
Les outils standards de la HEA dernières version seront utilisés pour la collecte et la saisie des données sur le terrain. Il s’agit de les adapter à la zone de moyens d’existence où le consultant évoluera. Le consultant HEA aura la charge de la révision et de l’adaptation des outils.
- Collecte des données secondaires pour les zones de moyens d’existence retenues ;
- Identification des villages à l’intérieur des zones ;
- Calendriers saisonniers, informations marchés, production, etc. ;
- Collecte d’informations au niveau communautaire : historique, établissement du calendrier saisonnier, Collecte des informations relatives aux marchés (flux commerciaux, prix), catégorisation socio- économique des ménages etc.;
- Collecte d’informations au niveau communautaire et ménages sur les vulnérabilités et des chocs ;
- Collecte d’informations au niveau communautaire et ménages sur les mécanismes d’adaptation mis en place par les ménages ;
- Identification et quantification des sources de nourriture ;
- Identification et quantification des sources de revenus et
- Identification du schéma de dépenses des ménages par les catégories socio-économiques
LIVRABLE ET CALENDRIER DE REALISATION
Rapports & Outils
Aux termes de la consultation, les livrables suivants sont demandés au consultant :
- Des outils d’enquête HEA adaptés à la zone retenue pour le consultant ;
- Le tableur bien renseigné et nettoyé sur les zones de moyen d’existence retenue ;
- Une présentation Powerpoint pour la restitution des résultats préliminaires du profil réalisé ainsi que les résultats des analyses de résultats
Calendrier indicatif
La collecte des données sur le terrain démarrera idéalement à partir du 1er septembre 2023. L’analyse pour la partie baseline se fera fin septembre. Et l’outcome analyses se fera au mois d’octobre une fois le BSS validé et les LIAS finalisés.
La durée de la consultance est 60 jours. Dans tous les cas, tout le processus devra se terminer au plus tard pour fin novembre 2023 (tous les livrables : rapport, BSS et LIAS finaux inclus).
ROLE ET RESPONSABILITES
L’organisation générale de l’étude incombera à MVAC/PAM avec une personne dédiée à ce travail.
MVAC/PAM
- Mobilisation et sensibilisation des partenaires ;
- Signature du contrat avec le consultant ;
- Prise en charge du voyage du ou des consultant(s) ;
- Sélection des partenaires participants ;
- Accueil et briefing du ou du ou des consultant(s) ;
- Coordination des aspects administratifs et logistiques de la formation et de l’enquête ;
- Contribution à l’étude en termes logistiques (véhicules) et ressources humaines ;
- Participation active à l’étude (collecte, saisie et analyse de données, rédaction du rapport) et à la coordination externe.
CONSULTANT(S)
- Calendrier, matériel pour le terrain et besoins en ressources humaines ;
- Préparation de la collecte des données avec utilisation des derniers outils de collecte HEA (adaptation des formulaires et de la dernière version du tableur de saisie pour 08/12 villages intégrant le calendrier saisonnier, les prix sur le marché, les stratégies …) ;
- Supervision technique de l’étude (collecte et saisie de données, analyse, rédaction de rapport) ;
L'ensemble des documents devront être produits en langue française, et suivre la charte graphique du HEA (table de matière, sigle et abréviations si nécessaire, présentation des figures, police, etc.) qui sera mis à leur disposition.
DROITS
La propriété des documentations draftées et finales appartient exclusivement à MVAC/PAM et au bailleur. Tout document ou publication liées à cette étude, ne pourra être partagé qu’avec MVAC/PAM avant la soumission par MVAC/PAM des documents finaux aux bailleurs.
QUALIFICATION ET EXPERIENCE:
Education
Maîtrise en Sciences Economique, siences sociales, statistique ou tout autre domaine pertinent.
Expériences
-
Minimum 10 ans d’expérience professionnelle dans la conduite d'études et de collecte de données
-
Ayant une solide connaissance des outils HEA
-
Avoir la certification d’expert du Food Economic Group (FEG)
Compétences en langues:
-
Excellente connaissance du Français, écrite et orale
-
Bonne connaissance du Malgache
DEADLINE: 20 août 2023
LES CANDIDATURES FEMININES QUALIFIEES SONT FORTEMENT ENCOURAGEES
Le PAM applique une approche de tolérance zéro à l’égard de comportements tels que la fraude, l’exploitation et les abus sexuels, le harcèlement sexuel, l’abus de pouvoir et la discrimination. Tous les candidats sélectionnés devront respecter les normes de conduite du PAM et seront donc soumis à une vérification rigoureuse des antécédents en interne ou par l’intermédiaire de tiers. Les candidats sélectionnés devront également fournir des renseignements supplémentaires dans le cadre de l’exercice de vérification. Une fausse déclaration des informations fournies au cours du processus de recrutement peut entraîner la disqualification ou le licenciement.
Le PAM ne demandera aucun paiement à aucun stade du processus de recrutement, y compris au stade de l’offre.